Preuve

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Une preuve (en science ou en droit) est un fait ou un raisonnement propre à établir la vérité.

Une preuve est associée à son niveau d'incertitude quand elle est utilisée. Les éléments inductifs et déductifs qui y sont attachés lui confèrent donc un certain niveau d'incertitude. L'évaluation intuitive de ce niveau détermine le degré de confiance qu'il est possible d'apporter à la preuve. La plupart des preuves utilisées dans la vie courante sont communément admises comme étant dignes de confiance.

Si le niveau de confiance d'une information n'est pas suffisant, on parlera alors de soupçon, de présomption ou d'indice, mais des indices concourants peuvent mutuellement renforcer leur niveau de confiance et être alors considérés comme équivalant à une preuve et acceptés comme tels. On parlera ensuite de faisceau de présomptions.

La théorie des probabilités permet de démontrer que l'ajout de conditions à une preuve non certaine peut augmenter ou diminuer son niveau de confiance jusqu'à la certitude ou au rejet (l'ajout d'une pièce à un dossier juridique peut augmenter ou diminuer l'estimation de culpabilité et même la garantir ou la rejeter totalement) mais en aucun cas l'ajout de conditions à une preuve certaine ne peut changer son caractère certain. Si cela devait arriver, cela signifierait que la preuve n'était pas aussi certaine qu'on le pensait.

Histoire de l'administration de la preuve[modifier | modifier le code]

Ce que l'on appelle une preuve peut varier au cours de l'histoire, ainsi que la manière dont elle est administrée.

Le sociologue Gérald Bronner qualifie d'« effet Fort » la méthode argumentative fallacieuse de l'administration de la preuve inaugurée par Charles Hoy Fort dans Le Livre des damnés en 1919. Afin de prouver certaines de ses théories, l'écrivain constitue des « millefeuilles argumentatifs » puisant chacun dans une discipline scientifique pointue. Chacun de ces arguments, pris isolément, est faible, mais l'ensemble constitue « un argumentaire qui paraît convenable au profane, impressionné par une telle culture universelle et pas plus compétent que motivé pour aller chercher, point par point, les informations techniques qui lui permettraient de révoquer l'attraction que ces croyances vont exercer sur lui ». Bronner estime que les produits frotéens « caractérise[nt] de plus en plus fréquemment les produits frelatés qui peuvent s'échanger sur le marché cognitif contemporain », en particulier sur Internet, citant à l'appui le Da Vinci Code et « les mythes du complot contemporains »[1].

Différents types de preuves[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gérald Bronner, La Démocratie des Crédules, Presses universitaires de France, (lire en ligne), p. 87-93.
  2. Voir par exemple Maurice Caveing, La Figure et le nombre : Recherches sur les premières mathématiques des Grecs, Presses universitaires du Septentrion, (lire en ligne), Jacek Bochnak, Michel Coste et Marie-Francoise Roy (en), Géométrie algébrique réelle, Springer, (lire en ligne) ou Blaise Pascal, Traité du triangle arithmétique, 1654, p. 8.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

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