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    Mardi 19 h 30

    REDIFFUSION SUR RDI
    Samedi 17 h 30
    Dimanche 2 h 30


    - Un faux héritage, une vraie dette, deuxième partie -
    Les fraudeurs ne lâchent pas prise, ils veulent presser le citron jusqu'au bout. Peut-on les retrouver? Lina ne reverra-t-elle jamais la couleur de son argent? Et ce n'est pas tout: en plus de lui extorquer 40 000 $, les fraudeurs ont réussi à s'emparer de son identité. Encore une fois, aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est avec l'aide de son institution financière que Lina a fait parvenir aux fraudeurs ses renseignements personnels.

    Journaliste: Claire Frémont
    Réalisateur: Louis Faure


    __________


    Octobre 2005. Plus de deux mois après avoir reçu le premier appel téléphonique des fraudeurs togolais pour la première fois, Lina est toujours en contact avec eux.

    « Ils me harcèlent encore, avoue-t-elle. Hier, [le capitaine Kondo Belei], m'a téléphoné trois fois. Ce matin, il a téléphoné deux fois de suite, puis il a retéléphoné vers midi. Je commence à être un peu épuisée. »

    Les fraudeurs n'ont par qu'extorqué de l'argent à Lina, ils lui ont aussi volé son identité. Tout ça à cause d'un formulaire qu'elle a rempli conjointement avec la directrice des services financiers de sa succursale de la Banque Nationale du Canada.

    « Ils ont tout par rapport à mon compte de banque: mon numéro de compte, le transit, le numéro de la banque. Ils ont vraiment tout, indique-t-elle. C'est un petit peu inquiétant. Si ces gens-là ont été capables de me voler 40 000  $, jusqu'où est-ce que ça peut aller? »

    Ce qui est inquiétant également, c'est qu'on ne sait pas où ils sont, comme le reconnaît le gendarme Sylvain L'Heureux, agent sociocommunautaire à l'Équipe intégrée sur la sécurité nationale de la Gendarmerie royale du Canada à Montréal.

    « Ils peuvent être n'importe où, explique-t-il. Ils peuvent être à Montréal dans un hôtel, ils peuvent être à Toronto, ils peuvent être à New York, ils peuvent être à Los Angeles. »

    Où sont les fraudeurs?

    La facture a voulu savoir d'où venaient les courriels du capitaine Belei. Pour ce faire, elle a demandé à Jacques Viau, directeur à l'Institut de la sécurité de l'information du Québec, de l'aider.

    Cet ancien policier spécialisé dans les crimes technologiques a inséré un pixel, invisible à l'oil nu, dans un courriel envoyé au fraudeur. Cela a permis de refaire le parcours de ce message. Surprise: le capitaine Belei est bel et bien à Lomé, au Togo!

    « C'est là qu'il a ouvert le courriel qu'il a reçu, affirme Jacques Viau. Si on regarde le tracé, on part de Lomé, au Togo, on transite par l'Europe de l'Est, ensuite par Paris, ça revient en Europe de l'Est, [ça passe par] Chicago, et ensuite [ça arrive à] Montréal. »

    La facture était aussi curieuse de voir ce qui se trouvait sur les lieux des adresses données par les fraudeurs. Une collaboratrice togolaise, qui a réalisé un tournage, a été mise à contribution.

    Jean, l'oncle de Lina qui lui aurait légué 5 millions de dollars, aurait habité rue Malfakassa. Or, sur les images tournées à Lomé, on cherche en vain une demeure de multimillionnaire dans cette rue.

    La Banque commerciale du Togo, on le sait depuis les recherches effectuées auprès du standardiste international par La facture, n'existe pas. C'est plutôt la Banque togolaise de développement qui a pignon sur rue à l'adresse donnée par les fraudeurs. Enfin, l'adresse du cabinet de Me Jean-Luc Dupon correspond... à un marchand de crème glacée. Tout est faux!

    Les fraudeurs n'en continuent pas moins de téléphoner à Lina et de lui promettre le versement de son héritage... moyennant encore et toujours des envois d'argent pour finaliser l'affaire.

    Peu d'espoir de récupérer l'argent

    Michel Forget
    En désespoir de cause, Lina a fait une plainte à la Sûreté du Québec (SQ). Le corps de police a-t-il bon espoir de retrouver les fraudeurs?

    « On va tenter très fort de le faire, soutient le capitaine Michel Forget, du Service des enquêtes sur les crimes économiques. Par contre, il ne faut pas que les gens croient que la SQ ou un quelconque corps de police va récupérer l'argent. C'est très difficile dans ces cas-là. L'argent a bien souvent navigué dans d'autres pays, et ce sont des opérations qui sont quasi irréalisables. »

    À l'heure actuelle, sans aucun espoir de retrouver son argent, Lina a commencé à payer les intérêts sur la somme empruntée à sa banque.

    « Dans un mois, je vais peut-être avoir 600 $ ou 700 $ d'intérêts à payer. C'est quelque chose que je ne serai même pas capable de continuer à payer, avoue-t-elle. En quelque part, je me dis que c'est vraiment exagéré. »

    « Ces temps-ci, les nuits sont très longues. Il n'y a pas vraiment un soir où je ne pleure pas, ajoute-t-elle avec tristesse. Va-t-il y avoir une fin à ça? Vais-je me ramasser toute seule avec les 40 000 $, plus les intérêts? »

    En conclusion

    Jusqu'à maintenant, Lina a fait 5 versements de 265 $ à sa banque.

    Au lendemain de la visite de La facture dans les bureaux de la Banque Nationale du Canada, l'ombudsman de l'entreprise a contacté Lina. Cette dernière a eu deux conversations téléphoniques avec lui. Depuis, aucune nouvelle.

    La facture a de nouveau communiqué avec la Banque Nationale. On lui a répondu que, pour le moment, il n'y avait pas de nouveau dans le dossier de Lina.



    Hyperliens
    Module de la cybersurveillance et de la vigie de la Sûreté du Québec

    Groupe intégré de la criminalité technologique
    Gendarmerie royale du Canada

    Institut de la sécurité de l'information du Québec



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